Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 introduit plusieurs ajustements concernant la retraite des mères de famille.
Présentées comme des mesures de justice sociale, elles visent à limiter les effets négatifs des carrières interrompues ou ralenties par la maternité.
Mais que changent-elles concrètement ? Et surtout, à qui profitent-elles réellement ? Voici un point précis et nuancé.
✅ Ce qui change réellement
1️⃣ Carrière longue : une ouverture partielle aux trimestres pour enfants
Jusqu’à présent, les trimestres liés à la maternité ou à l’éducation des enfants étaient bien comptabilisés pour la durée d’assurance, mais exclus du dispositif de retraite anticipée pour carrière longue, qui exige des trimestres cotisés.
Le PLFSS 2026 prévoit désormais que jusqu’à deux trimestres liés aux enfants puissent être pris en compte pour l’accès à la carrière longue.
👉 Résultat : certaines mères ayant commencé à travailler tôt pourraient partir un peu plus tôt à la retraite, là où elles en étaient exclues auparavant.
2️⃣ Un nouveau calcul pour la retraite de base
Autre évolution notable : le calcul de la pension de retraite de base devient plus favorable aux mères.
Désormais :
- 24 meilleures années seront retenues pour les mères ayant un enfant ;
- 23 meilleures années pour celles ayant deux enfants ou plus.
L’objectif est clair : atténuer l’impact des années de temps partiel ou d’interruption de carrière liées à la maternité.
👉 Le gain financier existe, mais il reste modéré : il se chiffre généralement à quelques euros, parfois quelques dizaines d’euros par mois.
⚠️ Les nuances essentielles à connaître
Ces mesures, bien que réelles, doivent être correctement interprétées.
❌ Les trimestres pour enfants ne deviennent pas des trimestres cotisés au sens strict.
Ils sont pris en compte uniquement pour vérifier l’éligibilité à la carrière longue, pas pour tous les calculs.
❌ Ces changements concernent uniquement la retraite de base, et pas les régimes complémentaires.
❌ Les principales bénéficiaires sont les femmes proches de l’âge de départ à la retraite.
Pour les carrières plus récentes, l’impact reste limité.